A 3 MOIS DE LA PRÉSIDENTIELLE, LES MANIFESTANTS ANTICORRUPTION VEULENT UN CANDIDAT "EXEMPLAIRE"
COLERE Ils étaient des centaines, rassemblés sur la place de la République…
« Il n’y a pas d’autorité sans exemplarité. » Cette phrase, prononcée par François Fillon en novembre 2016, se retrouve sur le panneau de Carlos, 69 ans. Autour de cet habitant du 13e arrondissement, ils sont des centaines à s’être rassemblés place de la République à Paris dimanche lors de la manifestation contre la corruption, avec pour espoir de peser sur l’élection présidentielle d’avril prochain.
Une foule hétéroclite, faite de familles, de jeunes et de plus âgés, sans drapeau de parti politique ou de syndicat. Armés de casseroles et de cuillères en métal, des manifestants ont entamé une « casserolade » accompagnée du slogan « Rendez nous notre pognon ! »
Dans le viseur des manifestants, les personnalités au cœur d’affaires récentes et médiatiques. François Fillon, Claude Guéant, Jérôme Cahuzac ou encore Marine Le Pen.
Le déclencheur, ce sont les affaires qui s’accumulent, et l’impression d’une rupture entre les Français et la classe politique. « Je manifeste rarement, mais quand je vois que Fillon a construit son programme sur la droiture et l’honnêteté, ça m’a incité à venir », indique Jean-José, 52 ans. « Je veux une classe politique exemplaire », renchérit Carlos. « Au nom de quoi il va expliquer ensuite aux jeunes comment bien se conduire ? C’est d’un cynisme absolu ! Je ne veux pas que mes petits-enfants pensent qu’on a laissé faire ça. »
A trois mois de l’élection présidentielle, certains espèrent provoquer une crise de conscience chez les politiques, sur le modèle de la Suède ou, plus récemment, de la Roumanie. « C’est le bon moment », assure Théo, 29 ans.
L’esprit de Nuit debout dans la manifestation
« Même si la corruption a toujours existé, le décalage entre les politiques et les gens est devenu trop important », souligne Hugo, 24 ans. « Il y a une inégalité face à la justice : un homme a eu deux mois ferme parce qu’il avait volé un paquet de riz. [Claude] Guéant a pris un an ferme et n’est jamais allé en prison. »
Comme promis, à 16 h, Vincent Galtier, l’organisateur de la manifestation, a pris la parole au micro pour convoquer une assemblée générale. Au terme d’un discours très applaudi, face à une foule assise, il a proposé de fixer des objectifs pour faire naître un collectif à l’issue de l’événement.
Ensuite, des manifestants se sont succédé au micro pour exprimer leur indignation en trois minutes, sur le même fonctionnement que Nuit debout. Les membres du collectif ont d’ailleurs accompagné Vincent Galtier dans l’organisation de cette journée.
Dans la foule, Anthony et Eric restent dubitatifs sur le poids de cette manifestation. « Symboliquement, c’est bien, la place est occupée. Mais rien d’autre ne se passe. Je pense qu’on nous écouterait plus si on bloquait un train, par exemple. Là, on n’arrête même pas le trafic autour de la place », disent-ils, déçus.
Des manifestations seront reconduites dimanche prochain dans plusieurs villes de France. Les manifestants se disent prêts à revenir et espèrent que le mouvement anticorruption n’y perdra pas son souffle.
SOURCE : 20minutes 19.02.2017
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