LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

ATTENTATS : LES RÉSEAUX SOCIAUX PLUS CRUCIAUX QUE JAMAIS

C’est sur Twitter qu’ont été diffusées les premières images des explosions de Bruxelles. Les autorités ont exigé que la communication se fasse via les réseaux sociaux. Des outils devenus incontournables en cas de crise.

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«2 explosions à bxl airport.» Un tweet laconique, sans image, sans géolocalisation, posté à 8 heures pile ce matin.
C’est la toute première information en ligne sur le double attentat de Bruxelles. Très vite les images et vidéos suivent, via Twitter et son application de streaming vidéo en direct Periscope, ou Vine. Au fil de l’évolution de la situation de crise, les réseaux sociaux se révèlent utiles et même indispensables.

Informer sur ce qui se passe

Sur Twitter, les voyageurs présents à Zaventem publient ce qui leur arrive. Les tweets publiés durant la première demi-heure après l’explosion permettent de suivre quasiment minute par minute l’évolution de la situation. Ils ne concurrencent plus les médias traditionnels, mais les remplacent. Ce n’est qu’à 8:41 que le compte officiel de l’aéroport de Bruxelles confirme les explosions et déconseille de se rendre sur place. Les médias, à court d’images, reprennent les publications ‘amateurs’, et n’hésitent pas à les solliciter directement pour authentifier leurs publications ou leur demander le droit de les utiliser.
@davidcrunelle Reuters news agency distribute them worldwide on TV and online, with credit if you would like? I hope you're safe. Thank you.
— George Sargent (@georgesarge) March 22, 2016
Dans une situation comme un attentat, les réseaux sociaux sont une mine inespérée d’informations, mais comment, pour un média, aux ressources parfois limitées, vérifier l’avalanche de publications? Dans la matinée, des hoax circulent, dont une vidéo en noir et blancdatant en réalité de 2011 et montrant des images d’une explosion dans l’aéroport de Domodedovo, en Russie.
De même des rumeurs d’une fusillade dans le quartier du Sablon, dans le centre historique de la capitale belge, se propagent sur les réseaux, avant d’être démenties par la RTBF. «A priori, les informations publiées dans la première demi-heure sont rarement entachées d’erreurs», explique Matthias Lüfkens, directeur digital pour l’agence Burson-Marsteller.
La géolocalisation et le bon sens permettent aussi d’éviter des erreurs, tout comme le fait de contacter directement les utilisateurs de Twitter, leur demander plus d’informations, ou encore leur faire parvenir un formulaire d’autorisation de réutilisation de leurs publications, comme le fait AP. L’authentification des contenus en ligne est devenue un métier à part entière, et occupe aujourd’hui desagences spécialisées.

Donner des consignes

C’est également sur Twitter que s’organisent les consignes et l’aide aux victimes. Le compte @crisiscenterblegium donne très rapidement et tout au long de la journée des informations sur la conduite à tenir, allant jusqu’à demander de limiter le streaming «pour ne pas surcharger l’Internet».
«Les Belges étaient bien préparés. Dans un cas de catastrophe, il faut avoir un compte d’urgence qui donne les informations indispensables. @CrisisCenterBE existe depuis 2009, et communique en trois langues ce qui est excellent!», remarque Matthias Lüfkens. De même, une grande partie des ambassades et missions diplomatiques présentes à Bruxelles communiquent des consignes et numéros de téléphone d’urgence pour leurs ressortissants.
La consigne ‘habituelle’ de limiter les conversations téléphoniques est d’ailleurs complétée par une nouvelle demande des autorités: privilégier les réseaux sociaux, Twitter, Whatsapp, Facebook. La demande provient du Ministre en charge des télécommunications, Alexandre de Croo… et elle fait partie des consignes de crise. Les opérateurs téléphoniques belges ont d’ailleurs libéré l’accès aux hotspots wifi dans la capitale. Clairement les réseaux sociaux sont au cœur du dispositif de communication et de secours.

Informer sur sa propre sécurité

Facebook a tardé à activer son ‘safety check’, outil développé à l’origine pour les catastrophes naturelles, et activé lors des attentats de Paris. A Bruxelles, le ‘safety check’ n’a été opérationnel que trois heures après les faits, suscitant les critiques des internautes, alors que l’entreprise de Mark Zuckerberg a déjà été accusée de faire ‘deux poids deux mesures’ dans la mise en place de cette fonctionnalité.
Or, il est intéressant d’observer que même sans ‘safety check’ les utilisateurs de Facebook présents à Bruxelles se sont spontanément déclaré ‘en sécurité’ via leur profil. Comme si, depuis les événements de Paris, un réflexe avait été pris. De fait, Facebook et les réseaux sociaux sont désormais devenus le premier ‘lieu’ d’information sur la sécurité de ses proches, le premier outil de communication, bien avant les mails, appels ou SMS.

S’organiser

Comme lors des attentats de Paris, la solidarité s’est manifestée sur Twitter pour les personnes à Bruxelles avec le hashtag#porteouverte, qui a permis aux victimes ou personnes choquées de trouver des lieux de refuge dans une capitale paralysée et toujours en proie à la peur. Sur Facebook c’est un groupe de covoiturage qui est né spontanément. Solidarité attentats - Transports dans et hors de Bxl propose de mettre en relation les voyageurs et les personnes disposant d’une voiture, alors que les transports étaient encore largement paralysés. A la mi-journée, 2900 membres avaient rejoint le groupe.

Commémorer

Photos, collages, dessins humoristiques ou commémoratifs: Facebook, Twitter et Instagram sont les supports privilégiés des témoignages d’émotion et de compassion pour les victimes après un attentat. Bruxelles n’a pas fait exception, déclenchant une série de dessins inspirés notamment de la bande dessinée. Si Facebook n’a pas proposé de filtre ‘noir jaune rouge’ pour les photos de profil, la créativité des internautes n’a, elle, pas manqué. Et c’est sur Twitter que tous les gouvernements du monde ont réagi pour manifester leur solidarité et leur soutien. Pas mal, pour le réseau qui fêtait lundi ses dix ans sous le feu des critiques. Pas rentable, certes, mais indispensable.

 

SOURCE : Bilan 22.03.2016



22/03/2016
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