JE SUIS ASSIT. PARLEMENTAIRE DEPUIS 10 ANS, ET JE SUIS SIDÉRÉE PAR LE PENELOPE GATE
Penelope Fillon, j'ai découvert son existence il y a trois mois, à la fin de la campagne pour la primaire.
Je suis assistante parlementaire depuis près de dix ans, mais je peux vous dire que je suis sidérée par l'affaire dévoilée par le Canard Enchaînée sur Penelope Fillon. Si elle est avérée, c'est significatif d'un manque absolu de morale. Comme on dit, qui aurait imaginé De Gaulle donner un emploi fictif à sa femme ?
Pour commencer, contrairement à ce qui se raconte, les parlementaires qui embauchent des membres de leur famille sont rares. Une cinquantaine à l'Assemblée nationale pour 577 députés, un petit 10%. Mais surtout, tous les "fils et filles de" que j'ai croisé bossaient comme des fous. Tous ceux qui ont rencontré Pierre Bachelot, fils de Roselyne et son attaché parlementaire de 1992 à 2002, vous diront que c'est une machine de travail. Nadia Copé, femme et attachée parlementaire de Jean-François, dont le statut a été pointé du doigt par Mediapart en 2014, je l'ai vue à chacun des déplacements de son mari pendant la campagne pour la présidence de l'UMP en 2012. Il n'y a pas une émission où elle n'était pas là. Ce n'est pas blanc-blanc comme pratique, mais chacun pourra attester son rôle de conseil, de soutien, de gestion d'agenda. On peut être de la famille et ne pas bénéficier de traitement de faveur. Penelope Fillon, j'ai découvert son existence il y a trois mois, à la fin de la campagne pour la primaire.
Ce qui me dérange? Non seulement Penelope Fillon était invisible, mais elle a été embauchée par un proche redevable de François Fillon, son suppléant à l'Assemblée nationale à partir de 2002, en prenant presque toute l'enveloppe destinée aux collaborateurs. Avec 7500 euros net par mois, elle est conçue pour trois personnes payées autour de 2500 euros net par mois. Là, Penelope a évolué en moyenne à 5200 euros bruts entre 1998 et 2006, avec une pointe à 7900 à la fin. C'est hallucinant.
Son suppléant Marc Joulaud était sans doute content d'entrer à l'Assemblée, mais il n'avait plus les moyens de travailler. Ce n'est peut-être pas sans calcul politique. Quand un élu local devient ministre, comme François Fillon en 2002, il a toujours peur de laisser trop de place à son suppléant. L'enjeu est d'endiguer son essor pour retrouver son siège. Là, François Fillon avait la certitude que Marc Joulaud ne pourrait pas s'implanter avec une équipe à sa main.
Qu'un petit élu local fasse sa tambouille en famille, on peut parler de bêtise, d'accord... Mais quand on aspire aux plus hautes fonctions de l'État, je ne comprends pas que l'on puisse s'embourber dans de telles manœuvres.
SOURCE : LE HUFFINGTON POST 25.01.2017
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