LA CHINE VA-T-ELLE PROVOQUER UNE CRISE MONDIALE EN 2017 ?
ÉCONOMIE - Le début d’année a été chahuté sur les marchés. Les Bourses asiatiques et mondiales ont chuté à la suite de mauvais indicateurs annoncés. Et surtout, le baril de pétrole est descendu à son niveau le plus faible depuis 12 ans. La cause de tout ça ? La Chine, dont l’économie ne cesse de montrer des signes de faiblesses.
La Chine contaminera-t-elle le monde ? Si l’Empire du milieu était une enfant toussant dans une cours d’école… Ses camarades France, Allemagne mais aussi Russie ou Nigeria tomberont-ils malades à leur tour ? C’est ce que nous vous expliquonsdans la vidéo ci-dessus, réalisée avec des dessins de Camille Brunier-Coulin, Johanna Lasry et Faustine Jacques de l'école parisienne de BD CESAN.
“Le monde entier pourrait se retrouver en ralentissement”, estime Michel Aglietta, professeur à l’université Paris Ouest. Parce que la Chine est interconnectée, par le biais du commerce ou des investissements à l’étranger avec de nombreux pays.
Les pays producteurs de pétrole touchés
En Europe, l’Allemagne envoie 7% de ses exportations vers la Chine. La part est moindre en France, mais les entreprises de l’Hexagone postulant à des marchés publics pourraient se voir refuser l’accès au marché chinois, pour laisser la place aux entreprises chinoises.
L’Asie du Sud-Est vend également beaucoup de ses produits manufacturés à la Chine. L’Afrique, qui vend ses matières premières à l’Empire du milieu, reçoit de sa part des investissements dans des infrastructures.
Mais ceux qui, aujourd’hui, subissent le plus le ralentissement de l’économie chinoise sont les pays en développement, producteurs de pétrole. Car la Chine important moins de pétrole, le cours du brut chute, et les rentrées d’argent dans les caisses de la Russie, de l’Arabie Saoudite diminuent.
Entreprises en surcapacités
Tout ça parce que la Chine ne va pas au mieux. En 2015, la croissance n’y a été “que” de 6,9%, le rythme le plus faible enregistré depuis 1990. Or, ce taux est en diminution depuis plusieures années. La question désormais est : la Chine va-t-elle brutalement entrer en crise ? Ou va-t-elle “atterrir en douceur” ?
Jusqu’aux années 2000, elle a axé son économie sur l’industrie lourde, les exportations et l’expansion de son espace urbain, rappelle Michel Aglietta. Or, suite à la crise de 2008, les pays occidentaux ont brusquement arrêté leurs achats.
Résultats : les entreprises industrielles sont en surcapacités. Elles sont endettées mais ne licencient pas ou peu, fait savoir Michel Aglietta, qui envisage “encore deux années de difficulté”.
Krach immobilier… puis boursier
Pour soutenir l’activité de ses entreprises, la Chine a lancé un grand plan d’investissement.
Cela a bien fonctionné au départ… Mais cela a coûté cher pour de nombreuses collectivités locales, notamment dans l’ouest du pays, qui, pour financer des créations d’infrastructures (des routes…), se sont endettées.
La Chine a également favorisé le développement du secteur immobilier… Avec de nombreuses villes sorties de terre dont les logements ne trouvant pas tous preneurs. Suffisamment pour provoquer une bulle immobilière.
Or, “les ménages chinois ont beaucoup d’épargne, qu’ils gardaient dans des dépots bancaires ou qu'ils plaçaient dans l’immobilier”, explique Michel Aglietta. Après le krach immobilier, la Chine a donc souhaité développer ses marchés financiers. Mais cela s’est fait trop vite, avec une forte croissance d’un secteur bancaire parallèle…
Et c’est ainsi que la Chine a connu une nouvelle bulle … et une crise boursière.
Changement de régime
Mais est-ce (si) grave (que ça) docteur ? Peut-être pas.
En réalité, c’est un peu comme si le camarade Chine faisait jusqu’ici de la course à pied (et excellait dans cet exercice) et devait se mettre soudainement à l’escalade.
Car la Chine désire, depuis 2013, changer son modèle d’économie. Les muscles qu’elle avait développés pour la course à pied, c’était le secteur manufacturier. Mais la Chine ne veut plus être “l’usine du monde”, elle ne veut plus dépendre de la consommation internationale (et ses soubresauts lorsqu’il y a une crise).
La Chine change donc de sport : elle passe de l’industrie aux services : le service banquaire et financier, les services de santé, le tourisme, l’éducation… Autre muscle qu’elle cherche à développer : la consommation intérieure. Or, “les chiffres du secteur de détail donne une idée de la consommation intérieure et montrent que cela fonctionne bien, avec une croissance de 10% par an”, poursuit Michel Aglietta.
Or, cette période de transition prend du temps. Et l’adaptation des pays qui commercent avec la Chine à ce nouveau modèle d’économie également.
SOURCE : LE HUFFINGTON POST 28.01.2016
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