LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

LE BREXIT N'A PAS EU LA PEAU DE L'EUROPE ? LE COUP FATAL POURRAIT VENIR DES PAYS "CONFETTIS"

Qui sera le maillon faible?

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Après les Saxons, les Wallons. Alors que l'Europe ne s'est pas remise de la victoire du "oui" au référendum du 23 juin sur le Brexit, elle se retrouve embarquée ce 24 octobre dans un nouveau psychodrame dont elle a le secret.
Alors que toute l'Europe est d'accord pour parapher le Ceta, un traité de libre-échange négocié de longue date avec le Canada, la Wallonie, région belge francophone de 3,6 millions d'habitants, menace de faire capoter cet accord qui concernerait plus de 500 millions d'Européens.
Alors que l'UE avait donné jusqu'à ce lundi soir à la Belgique pour faire connaître sa position sur le CETA, celle-ci a fait savoir sa position. La Belgique n'est "pas en état de signer le CETA", a déclaré ce lundi son Premier ministre Charles Michel, bloquant de facto sa signature prévue jeudi à Bruxelles. Lors d'une réunion rassemblant toutes les entités fédérées de Belgique et le gouvernement fédéral, trois d'entre elles ont refusé de donner leur feu vert: la Wallonie, le gouvernement bruxellois ainsi que la communauté linguistique dite "française".
Les 28 peuvent crier au scandale, faire pression sur les Belges - ce dont ils ne se privent pas -, la Wallonie est pourtant dans son bon droit. En vertu des règles de l'Union, le Ceta doit être validé à l'unanimité. Or, le parlement wallon y voit un cheval de Troie du Tafta, un autre traité commercial, très impopulaire, que l'UE négocie laborieusement avec les Etats-Unis (et qui semble très mal parti).
Au-delà des règles de l'Union, c'est surtout l'intransigeance des Wallons qui interpelle. L'Europe, qui a survécu au Brexit, est-elle aujourd'hui à la merci de n'importe quelle petit état ou région? Si l'Union a toujours fonctionné selon le principe de l'unanimité, elle s'est donnée jusqu'ici les moyens d'avancer, coûte que coûte.

Danemark, Hollande, Suède, Autriche... Tous ont moins de 10 millions d'habitants

Comment oublier le "non" des Français et des Hollandais au référendum sur le traité constitutionnel en 2005? Cela n'a pas découragé leurs parlements respectifs de le "repackager" dans le traité de Lisbonne. En 2015, les divergences entre les 28 étaient aussi très fortes concernant l'avenir de la Grèce. Pourtant, à défaut de la tirer de l'ornière, tout le monde a finalement fait corps pour sauver l'euro. Mais que ce fût laborieux pour un Etat dont le PIB représente moins de 1% du PIB de l'Europe.

Le Brexit a visiblement battu en brèche cet esprit d'union sacrée. Quatre mois après, jour pour jour, la tentation du chacun pour soi est plus forte que jamais. C'est surtout le cas au Danemark, en Suède et aux Pays-Bas, avec respectivement 6, 9 et 17 millions d'habitants.

Ces trois pays sont historiquement très proches du Royaume-Uni. En avril, un sondage indiquait que les Suédois sont favorables à l'organisation d'un référendum en cas de Brexit. N'ayant pas adopté l'euro, elle redoute d'être marginalisée dans l'UE sans l'appui de son protecteur. Encore en avril, la Hollande a tenu un référendum camouflet pour l'UE, à propos de l'accord d'association avec l'Ukraine. Là, comme au Danemark, les eurosceptiques tenteront
a minima d'obtenir des concessions de l'UE sur l'immigration.

L'euro a aggravé les différences de niveaux de vie entre pays

Le 22 mai, les 8,4 millions d'Autrichiens ont été à deux doigts d'élire un président d'extrême droite. Le scrutin ayant été entaché d'irrégularité, ce candidat aura à nouveau sa chance le 4 décembre. Plus grave, le même jour, Matteo Renzi connaîtra le résultat du référendum sur sa réforme constitutionnelle. S'il échoue, il démissionnera, offrant une opportunité en or aux europhobes du Mouvement 5 étoiles, récent vainqueur des municipales à Rome et Turin.

Et cela ne risque pas de s'arranger. Malgré les promesses des origines, l'euro n'a pas apporté la convergence des niveaux de vie en Europe. D'après une étude la banque Natixis, les différences se sont même aggravées depuis sa mise en place, poussant chaque état à tirer la couverture à lui.

Les "asymétries structurelles (spécialisation des économies, fonctionnement des marchés du travail, etc.) conduisent à une divergence des niveaux de revenu entre les pays de la zone euro, ce qui fait peser la menace du rejet de l'euro par les opinions, d'une crise politique", précise l'étude.

France, Allemagne, Espagne... Les écarts de revenus se creusent

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Quant aux rythmes de croissance des différents pays, ils sont eux aussi moins harmonieux qu'avant assure Natixis, à l'image des dépressions des pays du Sud (Grèce, Espagne, Portugal), pendant que ceux du Nord vont mieux. Alors que le Brexit signait pour certains l'avis de décès de l'Europe, c'est finalement dans les petits pays, longtemps considérés comme quantité négligeable dans les grandes prises de décisions, que réside le plus grand danger d'implosion.

SOURCE : LE HUFFINGTON POST 24.10.2016



25/10/2016
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