LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

LE TAUX DE SUICIDE AUGMENTE PROPORTIONNELLEMENT À CELUI DU CHÔMAGE

Selon l'étude de l'Inserm, près de 600 cas pourraient être attribués à la hausse du chômage. Les hommes entre 25 et 49 ans sont particulièrement touchés.

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On s'en doute, le fait de ne pas réussir à "décrocher" un boulot pèse sur le moral des chômeurs. Mais une étude publiée mardi matin dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire va plus loin en observant les liens possibles entre la hausse du chômage et celle du nombre de suicides. Plus précisément, les auteurs - du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès de l'Inserm et de l'Assistance publique-hôpitaux de Paris - ont voulu estimer "l'association par sexe et âge entre les taux de suicide et de chômage en France métropolitaine entre 2000 et 2010".
Le résultat ? Le taux de décès par suicide augmente avec le taux de chômage et près de 600 suicides pourraient être attribués à la hausse du chômage observée en France entre 2008 et 2010. Dans le détail, chez les hommes, le nombre de suicides a réduit entre 2000 et 2007 (passant de 26,3 à 22,8 décès pour 100 000 habitants). Il a ensuite augmenté pour atteindre 23,2 en 2008, puis 23,5 en 2009, avant de revenir à 22,8 en 2010. Chez les femmes, il a oscillé entre 8,2 et 8,6 pour 100 000 entre 2000 et 2005 avant de baisser pour atteindre un plateau à 7,5 entre 2007 et 2010. Parallèlement, après une baisse entre 2000 et 2001, le taux de chômage a progressé jusqu'en 2004 pour atteindre un plateau à 9,3 %. Il a diminué ensuite jusqu'à un taux de 7,8 % en 2008, et augmenté rapi­dement pour atteindre 9,5 % en 2009 et 9,7 % en 2010.

584 cas

En clair : à chaque fois que le chômage augmente de 10 %, le taux de mortalité par suicide progresse de 1,5 % pour l'ensemble de la population de plus de 15 ans. L'association entre chômage et suicide apparaît plus marquée pour les hommes de 25 à 49 ans pour qui le risque croît même de 2,6 %. Le modèle statistique utilisé par les chercheurs a permis d'estimer à 584 le nombre de suicides attribuables aux variations du taux de chômage pendant la période 2008-2010 et qui auraient pu avoir lieu si le taux de chômage était resté stable à partir de la fin 2007. 
Mais les chercheurs soulignent le caractère statistique et "observationnel" de leur étude : "aucun lien" de cause à effet entre chômage et suicide au niveau des individus "ne peut être déduit à partir de ces résultats". ils jugent difficile de dresser une liste exhaustive des composants pouvant jouer un rôle sur l'évolution du taux de suicides et de démêler leurs effets respectifs. La causalité du chômage sur le suicide reste en effet "débattue", car plusieurs "facteurs de confusion" peuvent entrer en jeu. Par exemple, des troubles psychiatriques chez une personne peuvent se traduire à la fois par un risque accru de chômage et de suicide, expliquent les chercheurs. Voilà près de vingt ans que les scientifiques étudient les liens entre l'absence d'emploi et l'envie d'en finir avec la vie. Un travail publié en 2010 dans la revue d'épidémiologie et de santé publique concluait déjà que le risque de suicide était multiplié par 2,2 chez les chômeurs par rapport aux actifs occupés.

 

SOURCE : Le Point 06.01.2015



10/10/2015
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