LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

MON PÈRE EST MORT DANS DES SOUFFRANCES INHUMAINES ET J'AIMERAIS VOUS OUVRIR LES YEUX...

...sur le mal-mourir en France

Depuis le 2 février 2016, la loi Leonetti/Claeys sur la fin de vie prévoit de ne pas vous euthanasier mais de vous tuer lentement en vous assoiffant. Quelle cruauté!

 

En juin 2015, mon père est décédé à mes côtés et, comme bon nombre d'autres Français, dans des conditions de souffrances humainement inacceptables.

 
Les instants déchirants qui ont précédé sa mort m'ont ouvert les yeux sur le "mal mourir" en France.
 
Le constat est édifiant. Le Comité Consultatif National d'Ethique dénonce cette "situation d'abandon d'une immense majorité des personnes en fin de vie", délaissées dans des conditions "insupportables". Il relève que plus des deux tiers des infirmiers considèrent les conditions de fin de vie des personnes qu'ils soignent comme inacceptables pour eux-mêmes. Il conclut qu'en France la mort est moins à craindre que le "lent mourir", trop souvent inévitable.
 

Pourtant, il y a une trentaine d'années, mes grands-parents nous avaient quittés eux aussi mais sans conscience et sans souffrance, aidés par l'administration d'une forte dose de morphine.

 

Entre-temps notre législateur (loi Léonetti de 2005) était passé par là nous faisant faire... un grand bond en arrière! En interdisant, par sa pénalisation, l'injection de morphine pour accélérer le départ de nos mourants, il les a obligés à supporter toutes les souffrances et jusqu'à l'ultime. Il les a condamnés à errer dans le labyrinthe des douleurs et leur gamme de torture est infinie. En supprimant cette once de liberté, notre liberté, le législateur s'est introduit jusque dans nos chambres, à l'heure de notre mort. Inacceptable, injustifiable.

 

La loi Leonetti/Claeys: l'hypocrisie dans toute sa splendeur

Sous l'impulsion du président Hollande, notre législateur nous a "pondu", le 2 février 2016, une nouvelle loi sur la fin de vie, la troisième en moins de 15 ans.

 

Une loi scélérate dont les Français ignorent tout, même jusqu'à son existence (plus de 90% n'en n'ont jamais entendu parler!). Sous cette législation, lorsque l'horreur de vos souffrances inutiles vous contraint finalement à demander grâce, on vous met en sédation (coma artificiel).

 

Cela peut sembler une solution acceptable mais pour y avoir droit il faut que vos douleurs soient "inapaisables".

 

Vous êtes le mourant et pourtant c'est le médecin qui sera juge de ce point, et en l'absence d'une échelle de Richter de la douleur, il conviendra que vos hurlements soient convaincants! De surcroît, ce caractère inapaisable s'apprécie également au regard de l'ensemble des traitements disponibles et l'arsenal de molécules à tester pour s'en assurer est vaste.

 

Ainsi, il est fort probable que votre calvaire durera bien plus de temps que vous ne l'auriez souhaité.

 

Votre famille assistera, des jours durant, à cette télé-réalité de très mauvais goût imposée par notre législateur.

 

Bien pire encore, si l'on vous octroie finalement le droit à cette sédation, priez alors, avant de perdre conscience, pour que la mort vous emporte rapidement.

 

A défaut, on arrêtera votre hydratation et votre alimentation artificielle et c'est sous le regard effaré de vos proches que votre visage disparaîtra progressivement.

 

Sous l'effet de la déshydratation vos yeux s'enfonceront dans leurs orbites, les ailes de votre nez se pinceront, vos lèvres se gerceront et votre peau noircira et se desquamera comme celle d'un lépreux.

 

Votre famille assistera, des jours durant, à cette télé-réalité de très mauvais goût imposée par notre législateur.

 

Cette loi, c'est le bal des faux culs. On ne vous euthanasie pas mais on vous tue lentement en vous assoiffant. Quelle hypocrisie, quelle cruauté!

 

Regarder la vérité en face et agir!

OUI, on meurt mal en France, et ce n'est pas tant la mort qui effraie que le "mal-mourir".

 

L'idée d'un "lent-mourir", insoutenable, invivable, est d'abord le "synonyme d'une fin de vie marquée par la douleur".

 

Dans notre pays, on s'éteint dans des conditions inacceptables, dont la seule observation nous ferait hurler et suffoquer à notre tour.

 

OUI, chez nous, à l'instar de ce qu'il a fait contre Jean Mercier, l'État poursuit "les actes d'amour".

 

Le 14 novembre 2016, le parquet s'est même pourvu en cassation contre la relaxe de cet homme de 88 ans qui avait apporté des somnifères à son épouse mourante pour qu'elle mette fin à ses jours.

 

Décidément l'État n'a aucune humanité et à l'acharnement thérapeutique, il substitue l'acharnement judiciaire. Pourtant, existe-t-il plus belle preuve d'amour que d'aider une personne aimée à partir? L'acte fait mal et, qui plus est, il nous prive plus rapidement de l'être aimé.

 

Dans la vie, il est peu de gestes d'amour purement altruistes. Condamner celui-là, c'est nier l'incroyable beauté de ce sentiment qui nous transcende au profit de l'autre, jusqu'à l'oubli de soi-même.

 

OUI, François Hollande a capitulé en rase campagne et abandonné le suicide assisté et l'euthanasie, au profit de cette sédation.

 

OUI, nos gouvernants nous imposent les souffrances de la fin de vie par croyances personnelles et pour de simples considérations politiques et électorales. Ils reculent devant la menace des "âmes dures" de nos institutions religieuses, par peur de perdre les voix des plus intégristes de leurs fidèles.

 

OUI, François Hollande a capitulé en rase campagne et abandonné le suicide assisté et l'euthanasie, au profit de cette sédation qui, couplée à votre éventuelle déshydratation, fera gonfler et bleuir votre visage jusqu'à épouvanter vos proches.

 

OUI, des Français de plus en plus nombreux vont mourir de l'autre côté de nos frontières, ils fuient, tels des réfugiés, les souffrances qu'on leur impose ici, pour fermer les yeux en douceur sous des régimes plus cléments.

 

NON, il n'y a pas de fatalité à voir la patrie des droits de l'homme les bafouer ainsi immuablement. Nous sommes près de 60 millions à vouloir choisir notre mort, et mille hommes ont suffi pour prendre la Bastille et lancer la Révolution.

 

Ensemble nous pouvons mettre fin aux errances de ce législateur et retrouver la dignité de nos derniers instants, en reconquérant la première de nos libertés, celle de choisir notre mort.

 

En légalisant l'euthanasie, ce que souhaite plus de 90% des Français, nous ne l'imposerons à personne mais donnerons à tous la liberté de disposer de soi-même.

 

Finalement, à l'instar de ce qu'il se passe dans les pays qui ont légalisé l'euthanasie, peu de Français y auront recours mais tous seront rassurés de savoir que la solution est là.

 

Lorsque vous êtes dans un tunnel de souffrances, quel soulagement de ne pas être condamné à passer par toutes les circonvolutions de ce chemin bien souvent tortueux, et d'avoir le dernier mot.

 

Ce dernier mot, c'est celui qui condamne la maladie et consacre la volonté de celui qui a vécu.

 

Ensemble agissons et ne laissons à personne le soin de nous dicter les conditions de notre mort. Seul je ne suis qu'un individu, ensemble nous sommes le peuple souverain.

 

SOURCE : LE HUFFINGTON POST 02.04.2017

 



04/04/2017
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