PLUS DE 13% DES SUISSES SONT MENACÉS DE TOMBER DANS LA PAUVRETÉ
Près de 530'000 personnes sont touchées par la pauvreté en Suisse et plus de 13% de la population est menacée d'y tomber aussi. Une conférence nationale a notamment mis en garde mardi à Bienne contre la précarité cachée.
Le risque de pauvreté dépend largement de la situation familiale et du niveau de formation, rappelle la Conférence nationale contre la pauvreté qui s'est ouverte mardi à Bienne. Les groupes les plus exposés sont les familles monoparentales, les personnes vivant seules et les personnes sans formation professionnelle.
Taux de risque de pauvreté selon le type de ménage
"Les figures principales de la pauvreté en Suisse sont les mères seules avec des enfants. Très souvent, elles se sont retirées du marché de l'emploi, partiellement ou complètement pour élever leurs enfants et s'il y a séparation, elles se retrouvent avec une absence de revenu qui les met dans une situation difficile", a expliqué Jean-Pierre Tabin, professeur à la Haute école de travail social et de la santé à Lausanne, au 12h30 de la RTS.
Personnes âgées précaires
Les personnes âgées, particulièrement lorsqu'elles vivent seules, sont également exposées. Certaines "ne reçoivent pas assez de prestations sociales ou ne savent pas qu'elles peuvent demander des prestations complémentaires", précise Jean-Pierre Tabin.
Le seuil de risque de pauvreté se situe à 29'501 francs par année en Suisse pour un ménage d'une personne seule, Ainsi, 13,5% de la population résidant en Suisse, soit près d'une personne sur huit, y est potentiellement exposée, selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique concernant l'année 2014.
Le taux de risque de pauvreté en comparaison européenne:
En outre, 7% des personnes actives occupées, soit 260'000 travailleurs, étaient exposées au risque de pauvreté en 2014.
Non-recours aux prestations sociales
La conférence insistait également sur la "pauvreté cachée" en Suisse et sur le phénomène encore peu documenté du non-recours aux prestations sociales. En effet, selon une enquête de la Haute école spécialisée bernoise publiée en août dernier, près d'un quart des personnes qui auraient droit à l'aide sociale en Suisse y renoncent.
"Le non-recours fait économiser des prestations sociales de manière gigantesque à l'Etat."
Jean-Pierre Tabin, professeur à la Haute école de travail social et de la santé à Lausanne
En cause, les lourdeurs administratives, la complexité des procédures, ou encore la peur d'être stigmatisé. En effet, si 14% des ayants droit renoncent à l'aide sociale dans les villes, la proportion peut atteindre jusqu'à 50% dans les villages, où le rapport de proximité avec les employés communaux, et la honte qui peut en découler, freine les demandes.
"On met en place des mesures contre les abus, mais on ne s'interroge pas sur le non-recours, qui est beaucoup plus important: un rapport de l'ordre de 1 à 10", déplore Jean-Pierre Tabin.
SOURCE : RTS INFO 25.11.2016
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