UN SONDAGE ÉDIFIANT MONTRE LE CARTON DES THÉORIES DU COMPLOT AUX USA
Une étude publiée mardi montre que la moitié des électeurs de Donald Trump croient à l'existence des réseaux pédophiles de Hillary Clinton.
Les Américains, particulièrement les électeurs de Trump mais pas seulement, croient des choses folles, des choses fausses". Ce constat navré n'est pas le fait d'un Européen adepte de l'"Amérique-bashing" mais du quotidien de référence "The Washington Post", mercredi 28 décembre. Le média de la capitale s'appuie sur une étude conduite par l'institut YouGov* pour "The Economist", mi-décembre, qui révèle (sans grande surprise) que l'inclination à croire aux théories du complot dépend fortement des opiniAméricains, particulièrement les électeurs de Trump mais pas seulement, croient des choses folles, des choses fausses". Ce constat navré n'est pas le fait d'un Européen adepte de l'"Amérique-bashing" mais du quotidien de référence "The Washington Post", mercredi 28 décembre. Le média de la capitale s'appuie sur une étude conduite par l'institut YouGov* pour "The Economist", mi-décembre, qui révèle (sans grande surprise) que l'inclination à croire aux théories du complot dépend fortement des opinions politiques.
Ainsi l'épisode malheureux du "Pizzagate". Durant des semaines, des sites américains d'information alternative tel "Infowars", connu pour relayer des théories conspirationnistes et des idées d'extrême droite, ont affirmé sans preuve à l'appui que la pizzeria Comet, fréquentée par de nombreux élus à Washington, était la façade d'un puissant réseau pédophile lié à l'équipe de campagne de Hillary Clinton. Jusqu'à ce qu'un homme de 28 ans, muni d'un fusil d'assaut, fasse irruption dans le restaurant, le 4 décembre, pour "mener l'enquête" lui-même...
N'allez pas croire que cette théorie ne rencontre un succès que chez une poignée d'internautes cinglée", assène le "Washington Post" : 46% des électeurs de Trump estiment que oui, les fuites d'e-mails provenant du camp Clinton prouvaient l'existence d'une affaire mêlant pédophilie, traite d'êtres humains et rituels sataniques. Et presque 1 électeur démocrate sur 5 n'est pas loin de penser la même chose...
Autre sujet, à peine moins grave : toutes ces années après, la même proportion d'électeurs républicains (52%) continuent à croire que Barack Obama n'est pas né à Hawaï, comme son certificat de naissance en atteste, mais au Kenya - et qu'il n'avait donc pas le droit d'être élu président. La rumeur, apparue dès début 2008, est décidément tenace.
Elle avait été entretenue par le nouveau président-élu lui-même, Donald Trump, durant la pré-campagne de 2012. La Maison-Blanche s'était vue contrainte par le bruit médiatique de produire l'acte de naissance de Barack Obama. Cinq plus tard, Donald Trump a lui-même admis que le 44e président était bien né sur le sol américain ("Le président Barack Obama est né aux Etats-Unis, point final"). Visiblement insuffisant.
L'élection truquée ? Un lieu commun
Un très grand nombre d'Américains estiment que le scrutin présidentiel du 9 novembre a été "certainement" ou "probablement" pipé. 62% des électeurs de Trump et 25% des électeurs de Clinton pensent ainsi que "des millions de votes truqués" ont été comptabilisés dans les résultats.
A l'inverse, les partisans de Trump sont seulement 20% à croire la version des renseignements américains, selon qui la Russie aurait aidé l'élection du milliardaire en piratant et en diffusant massivement les mails de l'équipe de campagne de Hillary Clinton.
Une moitié d'électeurs de la candidate démocrate (50%) estiment même que Moscou a délibérément trafiqué les résultats du scrutin dans le but d'installer Donald Trump à la Maison-Blanche.
Les Américains s'avèrent aussi mal informés sur les sujets qui ont fait la campagne présidentielle. Pour un tiers d'entre eux, la proportion de citoyens non-couverts par une assurance-maladie augmente... alors qu'elle est, depuis la mise en place de l'Obamacare, à un plus bas historique. 53% des Américains pensent encore qu'il y avait des armes de destruction massive en Irak et qu'elles n'ont simplement jamais été trouvées. Près de 15% pensent que le gouvernement américain était complice des attentats du 11-Septembre.
Les théories du complot s'attaquent également à des éléments de la vie quotidienne. Des "proportions alarmantes" de la population américaine, relève le "Washington Post" (31% des électeurs de Trump et 18% des électeurs de Clinton), pensent qu'il a été prouvé que les vaccins causaient de l'autisme chez les enfants.
"Certaines de ces croyances et superstitions pourraient sembler risibles. Elles me terrifient", conclut l'éditorialiste Catherine Rampell. Le fait que les Américains "vivent dans de tels univers de vérités parallèles" ne fait qu'engendrer "de la violence, du harcèlement, des risques sanitaires, des mauvais choix politiques ; et ultimement une détérioration de la santé démocratique."
SOURCE : L'OBS 29.12.2016
A découvrir aussi
- GASPI. D'ARGENT PUBLIC : LA CAISSE DES DÉPÔTS A DÉPENSÉ 2,6 MILLIONS D'€ POUR SA JOURNÉE D'ANNIVERSAIRE
- ÉTAT D'URGENCE : L'ABSENTÉISME DES DÉPUTÉS SUSCITE L'INDIGNATION
- LE SINISTRE PRIX DE LA VIE : 45$ POUR UN ESCLAVE INDIEN, DES MILLIONS POUR UN FRANÇAIS...
Retour aux articles de la catégorie POLITIQUE, ÉCONOMIE, SOCIOLOGIE -
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 202 autres membres