LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

UNE BCE NO LIMITS

Selon Eric Bourguignon, directeur de la gestion taux et crédit et directeur général délégué de Swiss Life Asset Management (France), la fuite en avant de la BCE devient source d’instabilité pour l’économie et la finance.

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Qu’on se le dise ! La BCE ne s’impose désormais plus aucune limite dans la fuite en avant monétaire dans laquelle elle s’est engagée voilà maintenant un an. Mario Draghi, son très médiatique président, n’a cessé de le marteler lors de sa conférence de presse du 21 janvier : «Il n’y a pas de limite à l’utilisation des instruments monétaires dont elle dispose», s’est-il en effet plu à répéter. Le message est donc on ne peut plus clair : la banque centrale va créer toujours plus de monnaie et porter ses taux encore plus loin en territoire négatif. À ceux qui ne l’auraient pas compris : on ne change pas une stratégie qui perd !
Car le bilan de cette première année de mise en place du programme de quantitative easing à la sauce européenne, est en effet plutôt calamiteux. Destiné à relancer l’inflation sur le Vieux Continent en faisant tourner la planche à billets, ce programme est loin d’avoir donné les résultats escomptés. Malgré les 60 milliards d’euros de titres publics et accessoirement privés acquis mensuellement par la banque centrale grâce à cette manne monétaire, rien n’y fait. Les prix restent désespérément stables.

Pas de miracle

Mais pouvait-il en être vraiment autrement ? Compte tenu de l’effondrement des cours du pétrole observé tout au long de l’année, il aurait fallu un miracle pour que les prix à la consommation se tendent. Tant que les cours de l’or noir continueront de baisser, la BCE perd son temps et gaspille ses cartouches à combattre un phénomène qui échappe totalement à son domaine d’influence.
Sur le front du financement de l’économie, autre sujet de préoccupation de nos banquiers centraux, même constat : les résultats obtenus sont loin d’être à la hauteur des moyens engagés. Malgré l’activisme de la Banque Centrale, les conditions auxquelles les entreprises lèvent des capitaux sur les marchés financiers se sont sensiblement dégradées en 2015. Il leur en coûte en moyenne 0,50% de plus qu’il y a un an lorsqu’elles font appel à ces marchés pour se financer.

Un fardeau de la dette encore bien trop lourd

Ni les injections répétées de liquidités dans le système bancaire, ni le renforcement suicidaire de la politique de taux négatifs conduite par Mario Draghi, n’ont en outre permis d’enclencher le redressement recherché des crédits à l’économie. Certes, leurs encours ont cessé de baisser, ce qui n’est déjà pas si mal. Mais leur progression est aujourd’hui si lente, qu’ils ne peuvent donner le coup de fouet espéré sur l’activité. Cette contreperformance ne constitue pas, elle non plus, une véritable surprise. Le fardeau de la dette est encore bien trop lourd et l’environnement économique, bien trop incertain, pour que la demande de crédit ne reparte.
Finalement, les seuls gagnants de la politique monétaire tout à fait expérimentale conduite par la Banque centrale européenne sous l’autorité de Mario Draghi, pourraient être les Etats, car les achats colossaux de titres publics qu’elle effectue exercent une pression considérable sur les taux des dettes souveraines et donc sur le coût de leurs ressources.

 

SOURCE : Agence Info Libre 02.02.2016



03/02/2016
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