LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

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VIE EXTRATERRESTRE : IL POURRAIT EXISTER DES ALIENS EN SILICIUM

Une bactérie, au laboratoire, est parvenue à réaliser une fonction chimique inconnue dans la nature : l'incorporation de silicium dans une molécule organique. De quoi réaliser de nouvelles réactions pour la médecine, l'électronique ou l'industrie. Et de quoi donner raison à l'exobiologiste Carl Sagan qui expliquait que des vies différentes de la nôtre pourraient peut-être exploiter le silicium plutôt que le carbone.

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Pour un chimiste (et pour les êtres vivants), le silicium est « tétravalent », comme le carbone, c'est-à-dire qu'il peut se lier avec quatre liaisons distinctes, formant un tétraèdre dont l'atome est le centre. De quoi réaliser des molécules complexes, étendues dans les trois dimensions, et même avec des rotations possibles autour d'un axe C-C ou Si-Si. Mais la chimie du silicium est plus pauvre que celle du carbone (qui a une plus forte charge en électrons) et la vie terrestre a manifesté très nettement sa préférence.
Comme les composés carbone-silicium ont une importance économique réelle mais doivent être produits par des synthèses chimiques, quatre chercheurs du CalTech, Jennifer Kan, Russell Lewis, Kai Chen et Frances Arnold, ont imaginé de faire faire ce travail par une cellule vivante, même si aucune, sur Terre, n'en est capable aujourd'hui. Et ils ont réussi.

Et si une bactérie pouvait produire des composés silicium-carbone ?

Ces biologistes résument leurs résultats dans un communiqué, agrémenté d'une vidéo en anglais, et les décrivent dans la revue Science. Ils ont jeté leur dévolu sur Rhodothermus marinus, une bactérie qui apprécie les eaux très chaudes des geysers islandais. Elle abrite une petite protéine, connue de tous les organismes qui respirent, le cytochrome C, dont la tâche est de transporter des électrons. Celui de la bactérie islandaise semblait capable de catalyser, au moins faiblement, des réactions menant à la fameuse liaison C-Si.
Les biologistes ont alors usé de « l'évolution dirigée », selon une méthode mise au point par Frances Arnold. Des mutations, plus ou moins aléatoires, sont imposées au gène codant pour cette protéine et les bactéries résultantes sont sélectionnées, pour ne retenir que celles chez qui la fonction recherchée semble plus efficace. Après trois cycles seulement, leur variété de R. marinus fabrique désormais une enzyme qui catalyse les liaisons C-Si quinze fois mieux, affirment les auteurs, que le meilleur catalyseur chimique.
Voilà donc une bactérie qui s'est inventé une nouvelle fonction n'existant pas dans la nature. Pour l'industrie chimique, c'est la possibilité d'explorer de nouvelles méthodes pour synthétiser des composés carbone-silicium inédits. Pour l'exobiologiste, c'est une information croustillante, qui ramène un souvenir de Carl Sagan.
En 1973, il évoquait le « chauvinisme du carbone », fustigeant ainsi l'idée que la vie telle que nous la connaissons ne peut exister qu'en s'appuyant sur la chimie du carbone. Les chercheuses convoquent Star Trek et la créature Horta, dont Spok comprend que sa chimie repose sur le silicium... La perspective ouverte est en effet instructive puisqu'elle nous donne à penser que la vie telle que nous la connaissons peut s'adapter à des conditions très variées, au-delà de celles connues sur Terre.

 

SOURCE : FUTURA SCIENCES 28.11.2016



29/11/2016
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