128 200 PERSONNES DÉTIENNENT UNE FORTUNE SUPÉRIEURE À 50 MILLIONS DE DOLLARS
Selon un rapport du Crédit suisse, on dénombre plus de 120 000 grosses fortunes dans le monde. Leur capital individuel dépasse les 50 millions de dollars. Ensemble, 1 % des plus riches détiennent près de la moitié du patrimoine mondial.
Aujourd’hui, près de 123 000 personnes disposent d’une fortune personnelle évaluée à plus de 50 millions de dollars.
Une petite moitié d’entre elles sont américaines. « Les Etats-Unis sont le siège des plus grandes multinationales, rappelle Bruno Bauraind, chercheur au Groupe de recherche pour une stratégie économique alternative (Gresea), il est naturel qu’on y retrouve une part importante de ces grandes fortunes. Leur concentration a longtemps été plus élevée, mais elle se dilue aujourd’hui avec les grosses fortunes qui apparaissent dans les pays émergents. »
C’est le cas de la Chine, second pays comptant le plus de nantis, qui accueille 7 600 ultrariches, selon les chiffres publiés dans un rapport du Crédit suisse.
Aujourd’hui, 1 % des personnes les plus riches détiennent 48 % des richesses mondiales. « On observe une montée des inégalités depuis les années 80, poursuit le chercheur. Depuis que les gains de productivité sont orientés vers les actionnaires des entreprises et non plus vers les salariés. »
L’Organisation de coopération au développement économique (OCDE) a calculé que la moitié de la croissance économique des Etats-Unis des 30 dernières années a été captée par ce même 1 % des plus riches. Sur la même période, les différences se sont également creusées entre les différentes classes de salariés, accentuant encore un peu plus les inégalités. Ainsi, les bas salaires ont stagné. Tandis que les cadres et les top managers ont vu leurs revenus exploser. Ceux-ci étant assortis de stocks options qui lient leur destin à ceux des actionnaires de l’entreprise qui les emploie.
« Ces cadres surpayés, poursuit le chercheur, ont eu comme consigne de privilégier la distribution de dividendes aux actionnaires, sans trop se préoccuper de déployer un véritable projet industriel. Cette modification de gouvernance d’entreprise a eu un gros impact sur la montée des inégalités. »
Plus de justice fiscale
Le krach boursier de 2008, qui a affecté directement les grosses fortunes, n’est plus qu’un mauvais souvenir. Les bourses et l’immobilier ont retrouvé leur niveau d’avant 2008.
Par contre, la crise financière a durablement affaibli les finances des Etats, qui ont été contraints de voler au secours des banques et des ménages. Lesquels ont vu leurs revenus stagner sous l’effet des politiques d’austérité. « Cette austérité, poursuit Bruno Bauraind, déprime la consommation, ce qui décourage les entreprises d’investir, puisqu’il n’y a personne pour acheter leurs futures productions. Elles se bornent donc à fidéliser leurs actionnaires en distribuant de plantureux dividendes, accentuant encore davantage les profits du capital. »
La montée des inégalités est-elle irréversible ? Non. « On pourrait commencer par renforcer ce qui existe déjà, reprend Bruno Baurain, comme la protection sociale qui distribue un revenu à un grand nombre de personnes. Il ne faudrait surtout pas la déforcer, notamment par la réduction des charges sociales. Par ailleurs, il serait bon d’innover en introduisant plus de justice fiscale. »
Et en Belgique ? Notre pays est (un peu) moins inégalitaire : le 1 % des plus riches ne détiennent « que » 12,37 % du patrimoine. Toutefois, ce chiffre est en croissance, les grosses fortunes voyant leurs revenus augmenter plus rapidement que la croissance économique. Par ailleurs, chez nous, les bénéfices des entreprises sont taxés à 31 %, ce qui représente un des taux les plus faibles des pays industrialisés (la moyenne est de 41,8 %). Les revenus du capital (intérêts et dividendes) sont, quant à eux, imposés à 25 %. Par contre,
l’impôt sur le travail est progressif et grimpe jusqu’à 45 %. En frappant les revenus du travail, l’impôt accentue les inégalités.
« Les syndicats demandent donc de globaliser tous les revenus, qu’ils viennent du travail ou du capital, et de les imposer progressivement », conclut l’expert. Travailleurs et rentiers seraient alors davantage égaux devant l’impôt.
SOURCE : 11.11.11 11.04.2016
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