ATTENTAT AUX CHAMPS-ELYSÉES : #FILLON TORD LA RÉALITÉ AU SERVICE DE LA PEUR
Au lendemain de l’attentat qui a frappé l’avenue des Champs-Elysées, le candidat de la droite a mis en avant son programme de lutte contre le "totalitarisme islamique" lors d’une conférence de presse.
Mettre en suspens la campagne, afficher une stature d’homme d’Etat, souligner son expérience de chef de gouvernement, rappeler son programme en matière de sécurité…
En conférence de presse ce vendredi matin, pas de doute, François Fillon a bien géré la séquence attentat qui a surgi dans la campagne à deux jours du premier tour de la présidentielle. Mais c'est sans compter la petite phrase qu’a prononcée le candidat Les Républicains sur le plateau de France 2 jeudi soir.
S'est-t-il (une fois encore) arrangé avec la réalité ? Retour sur la polémique.
1 Fillon s'emballe
L’attaque des policiers sur les Champs-Elysées a eu lieu à 21 heures.
Dans la foulée, on assiste sur les réseaux sociaux à un festival de fake news.
Ici, on peut lire que la police recherche un fugitif ; là qu'un second policier est décédé ; et encore qu'une opération est en cours rue Vernet, une artère parallèle aux Champs-Elysées...
Aux environs de 22h45, le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Pierre-Henry Brandet, prend le micro et fait taire les rumeurs. "Contrairement aux informations qui ont pu circuler, il n'y a pas de second policier décédé", précise-t-il. Il souligne aussi que non, "il n'y a pas d'autres événements en cours. Faisons très attention aux rumeurs qui peuvent circuler".
2 Fillon persiste et signe
Vendredi matin, conférence de presse au QG de François Fillon.
L’ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy a décidé de saisir l'occasion de montrer ses muscles en matière de sécurité intérieure.
Egrenant, en direct sur les chaînes d’information, ses principales mesures pour lutter contre la menace terroriste : initiative diplomatique pour renforcer la coalition contre l’organisation Etat islamique, réforme de la justice, augmentation du nombre de policiers et du budget de la défense, construction de nouvelles places de prison... Et omettant de dire que sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, entre 2007 et 2012, ont été supprimés 13.000 postes de policiers et gendarmes.
Bernard Cazeneuve, lors de son allocution, s'est chargé de le lui rappeler : "François Fillon préconise la création de 10.000 postes de policiers. Comment croire sur ce sujet un candidat qui, lorsqu’il était Premier ministre, en a supprimé 13.000 dans les forces de sécurité intérieure."
Interpellé par des journalistes à l'issue de la conférence de presse sur l'existence "d'autres attaques", François Fillon persiste :
"Elles ont existé. D’autres attaques ont eu lieu hier soir. Regardez les rapports de police."
3 Fillon gonfle
Devant les mines effarées des journalistes, quelques attachés de presse sont immédiatement dépêchés afin de tenter d’éteindre l'incendie médiatique. Selon eux, François Fillon ferait référence à un message reçu dans la soirée de jeudi de la part du Cogic (Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises), faisant état d’un militaire de l'opération Sentinelle attaqué par un individu à la station Etienne-Marcel, dans le 1er arrondissement de Paris. Il n'y a pas eu de victime.
Au "Monde", une source policière confirme qu’un individu de 55 ans en état d’ivresse a été interpellé pour violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique et tentative de vol, vers 20 heures, après avoir tenté de s'emparer de l'arme d'un militaire Sentinelle.
Peut-on, en ce cas, parler "d'autres attaques" ? C'est y aller un peu fort, si l'on en croit le porte-parole du gouverneur militaire de Paris, le colonel Benoît Brulon, cité par BFMTV :
"Un SDF en état d'ébriété avancé a voulu s'en prendre physiquement à une patrouille. Il a été maîtrisé rapidement, s'est retrouvé au sol, des menottes dans le dos". Un "incident mineur", un "non-événement".
Sans entrer dans le détail, Bernard Cazeneuve s'est contenté de lancer :
"J’appelle à respecter à chaque instant une exigence de vérité."
SOURCE : L'OBS 21.04.2017
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