DANS LE CERVEAU DU NOUVEAU PRÉSIDENT
Un peu limité, calculateur grandiose ou simplement cinglé? Beaucoup ont spéculé sur ce que Trump avait entre les deux oreilles. Un expert dissèque pour «Le Matin du Soir» la cervelle du prochain président.
En juillet, une politicienne démocrate lançait une pétition appelant à un examen psychiatrique de Donald Trump avant les élections. Près de 33 000 signatures plus tard, toujours pas de diagnostic officiel.
La santé de son encéphale? Le milliardaire fraîchement élu a son propre avis sur la question. Interrogé par la NBC en mars sur la personne qui l’aidait en matière de politique étrangère, Donald Trump a répondu qu’il se parlait en priorité à lui-même, parce qu’il a «un très bon cerveau».
Sans mettre en doute ses capacités à l’autoévaluation, art qu’il affectionne particulièrement, nous avons opté pour l’avis d’un spécialiste. Le professeur de psychologie Philip Jaffé nous propose une visite guidée des possibles pathologies dont pourrait souffrir le prochain locataire de la Maison-Blanche.
PERSONALITÉ ANTISOCIALE
On l’a souvent qualifié de sociopathe, voire de psychopathe, plusieurs termes recouvrant à des degrés variés une incapacité à se conformer aux normes sociales et à éprouver de l’empathie pour autrui. «Que ce soit vis-à-vis des femmes, de ses employés ou de partenaires commerciaux, Trump a tendance à traiter les autres comme des objets et à ignorer leurs sentiments», explique Philip Jaffé. «Il y a quelque chose du vampire et du cannibale: on suce l’autre pour augmenter sa propre puissance, on le consomme pour le plaisir.»
TROUBLE NARCISSIQUE
Pour les spécialistes, le diagnostic est sans appel: Donald Trump incarne l’idéal type du trouble de la personnalité narcissique. Certains professeurs de psychiatrie l’utiliseraient même comme modèle pour enseigner les caractéristiques de ce trouble à leurs étudiants. Sentiment de grandiosité, besoin excessif d’être admiré, impression qu’il est spécial, que tout lui est dû, que les autres l’envient, fantasmes de succès illimités, incapacité à se remettre en question… Paradoxalement, le magnat à la chevelure orange serait un grand fragile. «Le besoin d’être constamment porté aux nues et cette totale imperméabilité à la critique cachent une estime de soi très basse», selon Philip Jaffé. Sa sensibilité serait dissimulée sous une armure cadenassée à triple tour. Auquel personne n’accédera probablement jamais, selon le psychologue. «Mais qui sait, il est possible qu’il craque un jour pour une broutille.»
TROUBLE DE L’ATTENTION
Son biographe, Tony Schwartz, confiait au New Yorker que Donald Trump se comportait «comme un gamin de maternelle qui ne peut pas rester tranquille» lors de la rédaction du livre, et qu’il était «impossible de le faire se concentrer plus de quelques minutes sur un sujet ne concernant pas son autoglorification». Dans le même sens, Philip Jaffé a remarqué que le magnat «saute souvent d’un sujet à l’autre et ne finit pas ses phrases». Le psychologue note qu’il s’agit peut-être aussi d’un manque de rigueur intellectuelle.
MYTHOMANIE
Les arrangements avec la réalité ont toujours fait partie des pratiques politiques. Mais le prochain président aurait-il le mensonge carrément pathologique? Selon le site de vérification des faits PolitiFact, 70% des déclarations de Trump pendant la campagne étaient des mensonges (contre tout de même 25% pour Clinton). Le milliardaire a-t-il le mensonge pathologique pour autant? Philip Jaffé s’interroge. «Est-ce qu’il a conscience qu’il raconte n’importe quoi? Ou est-ce que pour lui les faits n’ont juste pas d’importance?»
AMNÉSIE
Il y a un an, Trump se targuait d’avoir la «meilleure mémoire du monde». En juin, lors d’une audience dans le cadre d’un recours collectif contre l’Université Trump, le magnat de l’immobilier a subitement perdu la mémoire à 59 reprises, oubliant même s’être vanté d’avoir la meilleure mémoire du monde. Dans les années 1990, ses propres avocats avaient d’ailleurs rapporté ses fameux «trous de mémoire» inopinés, expliquant qu’ils faisaient donc toujours en sorte d’être deux lors des entretiens avec le milliardaire.
MISOGYNIE PATHOLOGIQUE
Des «Bimbos», des «chiennes», des «grosses truies», «qu’il faut traiter comme de la merde»: Trump a-t-il un léger problème avec les femmes? Le républicain affirmait récemment que ses commentaires désobligeants à leur égard n’avaient que pour but de «divertir» et que personne n’a plus de respect pour les femmes que lui. Pas de quoi convaincre Philip Jaffé: «Pour Trump, les femmes n’ont aucune valeur si ce n’est de le mettre lui-même en valeur.» En les utilisant au choix comme parure, ou comme marchepied.
SOURCE : le Matin du Soir 09.11.2016
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