LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

LES 4 VÉRITÉS DE BRANE

FILLON, L'ULTRA-LIBÉRAL QUI AIME L'ULTRA-AUTORITAIRE POUTINE

Ni Juppé, impardonnable pour son déni du rôle de la France dans le génocide des Tutsis, ni Fillon, inacceptable pour son poutinisme.

NOTE DE BRANE : Après Flamby le "moi président" à côté de ses pompes, nous risquons d'avoir un Droopy  arrogant, pontifiant, suffisant et méprisant. "La démocratie (oligarchie) est une technique qui nous garantit de ne pas être mieux gouvernés que nous le méritons" de George Bernard Shaw. Pauvre France...
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François Fillon incarne la droite vieux jeu, celle qui n’apprécie pas l’égalité des droits accordée aux homosexuels et qui se résigne à contre-cœur à la légalisation de l’avortement, qui n’aime pas les fonctionnaires et croit aux vertus de l’ultra-libéralisme reagano-thatchérien, la droite catholique propre sur elle et bien peignée comme on l’apprécie dans certains beaux quartiers et chez les notables de province.
Mais il incarne aussi cette droite nouvelle, si proche de la Nouvelle Droite, qui admire l’homme à poigne anti-occidental régnant sur la Russie. Grâce au député de Paris, l’internationale Poutine-friendly vient de renforcer sa section française. Cette dernière comptait déjà une figure de poids en la personne de Marine Le Pen, elle avait ses nombreuses cellules réparties dans la fachosphère et la gauche souverainiste, de Mélenchon au chevènementiste Faudot ; avec Fillon, cette internationale dispose dorénavant d’une personnalité aux allures de vertueux père de famille, autrement plus policée que Donald Trump, le grand poutiniste américain devant l’Eternel.
Il est plus que vraisemblable que l’ancien Premier ministre de Sarkozy devienne, à la suite du deuxième tour des primaires, le candidat de la droite aux présidentielles. Et, sauf surprise de dernière minute – mais ne doit-on pas désormais s’attendre à des mouvements imprévisibles du corps électoral ? –, les deux aspirants, de droite et d’extrême droite, les mieux placés pour accéder à la présidence de la République en 2017 seront deux amis du chef de l’Etat russe.
Ainsi donc se dessine lentement mais trop sûrement une inquiétante configuration politique de fond : l’émergence à l’échelle internationale de forces visant à miner ce qui constitue le socle géographique où sont enracinés les principes démocratiques, ce socle étant le monde occidental actuel, issu tout à la fois de la défaite nazie, de la modernité apparue dans les années soixante et, enfin, de la chute du Mur de Berlin. En d’autres termes, ce sont les acquis anti-totalitaires appuyés sur les droits de l’homme qui sont désormais menacés dans les pays mêmes qui en étaient, tant bien que mal, les seuls garants. La Moldavie et la Bulgarie viennent chacune d’élire un chef d’Etat poutino-compatible. Après le Brexit, l’incendie de la maison Europe se propage. 
Les puissances démocratiques occidentales sont la cible de fous furieux islamistes convertis au jihad et haïssant tout ce qu’elles représentent. Voilà qu’elles croient faire face à ces monstres en se tournant vers des figures prônant tout à la fois un patriotisme étriqué et chauvin quand il n’est pas carrément xénophobe, une politique économique brutale qui, au nom d’un « peuple » imaginaire, encourage l’égoïsme national, une vision archaïque des mœurs où la conception la plus traditionnelle pour ne pas dire traditionaliste de la famille voudrait annuler toutes les conquêtes en matière de droits nouveaux. 
Il y a quelques jours, François Fillon a réaffirmé son intention de vouloir réformer la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) afin, a-t-il expliqué « qu’elle ne puisse pas intervenir sur des sujets qui sont des sujets essentiels, fondamentaux pour des sociétés». Il n’a pas apprécié, en effet, que la CEDH condamne la France en 2014 et en juillet dernier, pour avoir refusé de reconnaître des enfants nés de mères porteuses à l’étranger. Au cas où la réforme qu’il souhaite serait impossible, il envisage que la France quitte la CEDH. L’ultra-conservateur Premier ministre hongrois Orban – un autre admirateur de Poutine – ne dirait pas mieux.
Il a fallu du temps pour que notre société se sécularise. Mais elle se trouve aujourd’hui dans le collimateur d’une accumulation de bigots de tous bords. Islamistes et cathos-nationalistes, qu’ils se nomment Tariq Ramadan ou Christine Boutin, qu’ils soient des agités d’extrême droite façon Soral ou des messieurs bien tranquilles comme Fillon, les uns et les autres tentent de démolir la modernité sociétale grâce à laquelle il fait meilleur vivre dans les démocraties libérales, en dépit de leurs défauts et faiblesses, que dans n’importe quelle autre partie du monde. Et notamment en Russie poutinienne.
Laissons aux stratèges du Café du Commerce les vains calculs sur celui qui serait le-meilleur-candidat-de-la-droite-pour-battre-Marine-Le-Pen. Alain Juppé est impardonnable pour son déni du rôle de la France dans le génocide des Tutsis et pour ses positions plus que douteuses sur le génocide des Arméniens ; François Fillon est inacceptable pour sa volonté de rapprochement avec Poutine. C’est à la gauche de trouver un candidat capable de stopper la machine infernale qui a entrepris de disloquer l’Europe démocratique.

SOURCE : LA RÈGLE DU JEU 26.11.2016

 



27/11/2016
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