ON A MESURÉ LA TEMPÉRATURE D'UN TROU NOIR
10.000 milliards de degrés : c’est la température à proximité du trou noir qui loge au sein du quasar 3C273. Une fournaise que les spécialistes jugeaient jusque-là impossible.
TEMPÉRATURE. C’est un monstre que les astronomes connaissent bien : 3C273, un astre situé à plus de 2 milliards d’années-lumière de la Terre dans la direction de la constellation de la Vierge, a été le premier quasar détecté (ces noyaux actifs de galaxies peuvent être assimilés au gigantesque trou noir supermassif qu'ils renferment). Aujourd’hui une équipe internationale est en mesure de donner la température des jets de matière éjectée par le trou noir de 3C273: dix mille milliards de degrés, soit cent fois plus que la température maximale prévue théoriquement pour ce type de phénomène. Pour "prendre cette température", les astronomes ont utilisé pléthore d’instruments au sol et en orbite: le satellite russe Radio Astron, lancé en juillet 2011, les deux télescopes de Green Bank et Arecibo, respectivement dans l’Etat de Virginie (Etats-Unis) et à Porto-Rico, et l’antenne d’Effelsberg en Allemagne. Résultat : en les associant, c’est comme s’ils disposaient d’un télescope virtuel ayant un diamètre de 160 000 km ! C’est à ce prix qu’ils ont réussi à faire pour la première fois une cartographie haute résolution de l’astre et déterminer la température des jets émis par le trou noir.
Au cœur des galaxies lointaines
Pourtant, 3C273 est connu depuis le début des années 1960. Il avait été identifié comme une source presque assimilable à une étoile (quasi-stellar) d’où l’appellation de quasar -le raccourci de "quasi stellar radiosource". Son nom 3C273 signifie qu’il est le 273e objet du 3e catalogue des sources radio de Cambridge. Mais dès 1963, Maarten Schmidt de Caltech (l’Institut de technologie de Californie) estimait que cet astre ne pouvait appartenir à notre galaxie et qu’il était même situé à plus d’un milliard d’années-lumière. Depuis ces débuts, plus d’un million de quasars ont été identifiés… Aujourd'hui, plus d’un demi-siècle après sa découverte, 3C273 revient sur le devant de la scène pour défier la compréhension théorique de ces astres. Les spécialistes s’interrogent désormais sur le phénomène à l’œuvre qui lui confère de telles températures…
SOURCE : SCIENCES ET AVENIR 02.04.2016
A découvrir aussi
- LE LITTLE BANG D'UNE SUPERNOVA EXPLIQUE LA ROTATION DU SYSTÈME SOLAIRE
- LISA PATHFINDER, UNE MISSION POUR DÉTECTER UN JOUR DES ONDES GRAVITATIONNELLES
- RÉAPPRENONS À RÊVER DU FUTUR
Retour aux articles de la catégorie ASTROPHYSIQUE -
⨯
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 202 autres membres